Une frenchie à San Francisco, péripéties franco-américaines

Et ce premier jour commence un mercredi car ici, c'est un peu comme les vacances. 12 units obligatoires (comptez 3 units par cours) et 7 units en bonus (personnellement je me suis arrêtée à 15 units, amplement suffisant).

Il est donc 18h15 (je suis partie en avance histoire d'éviter tout problème lié au métro/tramway/bus, bref, moyen de transport). Le cours ne commence pas avant 19h, ce qui me laisse 30 minutes de libre (j'ai quand même envie de faire bonne impression, on sait jamais). Je me dirige donc vers le business building en quête d'un plan qui m'indiquerait un computer lab (vous avez vu tout ces mots anglais qu'on apprend, mieux que Dora, isn't it?). Une fois la salle trouvée, je reste quelque peu perplexe devant le système : est ce qu'on peut aller s'asseoir tranquillement devant un PC ou doit-on remplir quelques formalités? C'est là que je vois un groupe de jeunes entré et aller échanger quelques mots avec le bureau d'entrée. OK, quelques formalités donc. J'entre à mon tour, me dirige vers l'entrée et commence à remplir le papier qu'on me tend. C'est à ce moment là qu'une des personnes me pose une question que je ne comprend absolument pas.

"What?

Do you have your ONE card?

Ohhhhhh, yes. Here you go."

Et voilà comment l'on se retrouve fiché dans le réseau. Big brother nous surveille.

Je passe les 20 minutes qui me restent à surfer en prenant soin de rester sur des pages liées à l'université (pas envie que Big Brother me prenne pour un feignante). Ma lecture est interrompue tout les quarts d'heure par le "chef" du computer lab qui vient nous rappeler que, même si c'est écrit 19h00 sur la porte, ils ferment à 18h45 (je suppose que l'administration marche partout pareil).

Je me dirige donc vers mon premier cours, un peu stressée devant autant de têtes inconnues, essayant tout de même de paraître aussi à l'aise que les natives. Un truc embêtant dans ce business building c'est que les portes n'ont pas de fenêtres. Impossible de savoir s'il y a déjà un cours. On poireaute donc 5 minutes jusqu'à ce que l'un de nous ouvre la porte. Pas de cours à l'horizon. Des rangées de chaises + tablettes par contre. Comme dans les films. Je m'installe ni trop près ni trop loin. Histoire de pouvoir comprendre ce que le prof nous raconte (je comprendrais par la suite que les accents m'obligent à me rapprocher du prof sous peine de sourire bêtement à des blagues que je ne comprends pas). 

Le cours se déroule tranquillement. On nous explique le contenu, les livres obligatoires (tous donc) et les systèmes de notation (comment ça participation obligatoire?).

Heureusement on fini plus tôt et me voilà de retour à l'hostel complètement lessivé (quand est ce que ça s'arrête ces problèmes de décalage horaire?).

Aujourd'hui, première visite du Chinatown. Visite obligatoire car les banques HSBC les plus près (une bonne demi heure de marche) sont ici. Pour débuter cette visite, empruntez Grant St (attention à la prononciation, ici les "an" se prononcent "en"). En remontant la rue vous allez passer par la porte du Dragon. 

Ca y est, vous êtes maintenant dans Chinatown. En continuant sur Grant vous verrez tout un tas de magasins de souvenirs et de produits "typiques". Pas si typique que ça. C'est plus la rue pour touristes qu'autre chose mais tout de même sympa à voir. Au fur et à mesure que le nouvel an chinois se rapproche, les rues sont de plus en plus décorées et l'on voit apparaître des lanternes en papier à peu près partout. Vraiment sympa.

En continuant votre promenade vous croiserez surement cette machine à voeux. Plus besoin d'attendre votre anniversaire pour souffler vos bougies : avec seulement un peu d'argent (oui, même les rêves ont un prix ^^) vous pourrez faire fonctionner cette machine. Et même si votre voeux ne se réalise pas, le mécanisme vaut vraiment le coup/coût (sublime jeu de mots j'en conviens).

Autre spécialité du coin, les canards suspendus. Vous les verrez à travers la vitrine, collés les uns à coté des autres, leurs effluves lançant des appels répétés vers vos narines. 

Notre semaine d'orientation débute. Au programme : découverte du campus et de ses nombreux restaurants, présentation de la vie à SF, les règles à suivre, sans oublier le SEX IN THE CITY local (Carrie a laissé sa place à une "queer woman" tout aussi drôle et sympa). On apprend rien de vraiment nouveau mais c'est l’occasion de rencontrer des américains et de faire plus ample connaissance avec les autres étudiants étrangers (la moitié sont français donc pour le dépaysement c'est pas gagné).

En ce qui concerne le campus, il est aussi grand qu'on pouvait l'imaginer (le plan n'est vraiment pas superflu) et regorge de petits restaurants. En venant ici, une de mes inquiétudes était la nourriture : comment vivre à l'américaine sans faire un remake de super size me? Heureusement à SF les gens sont fan de healthy food et l'on trouve de tout sur le campus (même un bar à salades). La seule différence réside au niveau des portions. comme vous pouvez le voir, ici on est généreux. Très généreux.

Le reste du temps libre est consacré à la visite. Comme vous le verrez au fur et à mesure, il y a beaucoup à voir. La ville peut changer de visage de bloc en bloc, c'est assez surprenant. D'ailleurs, si vous vous promenez, évitez de vous rendre dans le Ternderloin. En tout cas évitez d'y aller à la nuit tombée. Un "accident" est si vite arrivé. Après si vous voulez vous faire votre propre Koh-Lanta...

Me voilà arrivée à San Francisco depuis maintenant 8 jours. Avant mon départ, le responsable du programme d'échange de la San Francisco Sate University était venu nous voir pour répondre à nos questions (nombreuses) et nous expliquer brièvement la vie là bas. Il nous avait d'ailleurs conseillé le livre d'Armistead MAUPIN, Tales of the City (Les chroniques de San Francisco, traduction française quelque peu arrangée je trouve).

Et bien je comprends pourquoi l'héroïne du bouquin, en vacances à San Francisco, décide d'y rester pour vivre. La ville est simplement magnifique. De majestueuses maisons victoriennes, des vues à couper le souffle, des parcs à tous les coins de rue...

Vraiment, les mois à venir vont vraiment être super.

Mais revenons au tout début de cette aventure et plus précisément à l'arrivée sur le sol américain. Après 14h de vol, une escale en Suisse (eh oui, vous ne le saviez peut-être pas mais le chemin le plus court entre Paris et San Francisco passe par la Suisse!) et 4 films (en V.O. of course) me voilà chez nos cousins américains. Enfin presque car il me faut encore attendre 45 bonnes minutes avant de passer la douane. Une fois cette fastidieuse étape passée et mes valises récupérées, j'embarque à bord du BART (le RER local) => destination le Civic Center!

Une fois arrivée, je dois me rendre à l'évidence : même si 23kg de bagage ne suffisent pas quand on est une fille et que tout ce que contient notre armoire est vital (Si! Si! Même ce petit haut que je ne mets jamais en France), eh bien ces 23kg sont de trop dans les rues de San Francisco. On m'avait pourtant prévenu que San Francisco était composée de petites collines et donc de rues en pente, je ne pensais pas que j'allais avoir autant de difficulté à tout transporter. Prenant mon courage et mes 23kg de bagage à deux mains, j'entreprend donc les 20 min de marche les plus longues de mon existence. Une fois à l'auberge je ne rêve que d'une chose : une bonne douche chaude. Mon rêve devient réalité et je peux enfin dépaqueter mes affaires. C'est à ce moment là que le doute m'envahit : ais-je pris une réveil pour demain? J'ai surement du penser pendant que mes 10 vernis de couleurs différentes étaient un meilleur choix vu l'espace restant. Mauvais calcul car ma semaine d'orientation commence demain et je ne sais pas comment je vais faire. Après une heure à surfer sur les forums je trouve une pseudo solution grâce au gestionnaire de tâche. Je m'endors, mon "réveil" configuré pour sonner à 10h00 a.m.

J'ouvre les yeux, rapide coup d'oeil à l'horloge du micro-ondes : 1h00. 1h00? Comme dans "1h00-ça-veut-dire-que-le-réveil-n'a-pas-sonné?". Me voilà immédiatement hors du lit, la brosse à dent dans la bouche, prête à me shampouiner quand tout d'un coup une idée me vient : 1h00 a.m. ou p.m.? Je reviens dans la chambre, il fait nuit à l'extérieur, nouveau coup d'oeil à l'horloge : 1h00 a.m.

P%#+$& de décalage à la con!